De la plume... aux liseuses

 

   Sautez sur la proposition :

   Voici un roman policier aux personnages dits "behavioristes" (seul leur comportement livre leur psychologie), policier dont il reste encore quarante exemplaires - papier cette fois - à saisir !

NOUVEAU !

Chaque exemplaire sera dédicacé par l'auteur, il vous suffit de le préciser en signalant le nom du bénéficiaire.



   L'auteur a écrit ce roman sous pseudo mais nul doute que vous reconnaîtrez son style...



EN VOICI LE RESUME =


Ce roman policier conte l'histoire d'un crime qui semble bien lié à la lutte pour le pouvoir local dans une ville moyenne de la République. Histoire appréhendée par le citoyen de base qui, par définition, n'est jamais mis dans le secret...
   C'est bien le cas de Momo, protagoniste principal parfaitement original : défavorisé physiquement, déshérité socialement, qui nourrit une hasardeuse passion pour les engins de la Grande Guerre enfouis dans le sol de la région. Il soupçonne tour à tour différents personnages de la petite ville.
   Sa quête n'interdit pas des moments d'émotion, par exemple entre sa mère et lui, eux qui n'ont jamais su se parler; ou encore au spectacle de l'amitié que se portent les deux miséreux : Momo et son copain.










Extrait d' "Une morale à cochons"  de Jacques Clavière :
 

   La nuit n'allait pas tarder et l'enseigne lumineuse du casino se faisait de plus en plus présente.

   A l'arrière du bâtiment, Momo avait déjà passé son détecteur de métaux par-dessus la grille du parc. Il jeta un oeil inquiet à chaque extrémité de la rue. Puis, bien qu'encombré par sa besace en bandoulière, il se hissa en haut de la grille pour se laisser retomber dans un massif.

   Il resta immobile, prêtant l'oreille au moindre bruit : pas un souffle. Alors, il ramassa sa "poêle-à-frire" et s'avança précautionneusement. Il laissa ainsi la tonnelle de chèvrefeuille sur sa gauche pour s'arrêter à moins de 10 mètres du bâtiment du casino, se fixant une ligne imaginaire partant de l'arbuste aux papillons pour rejoindre, là-bas, le massif de rhododendrons. Momo était méthodique. Il commença à marcher lentement, tenant le détecteur à quelques centimètres du sol, l'oeil allumé d'excitation.

   En cet instant, l'originalité de ce parc planté de nombreuses espèces sauvages, ne lui encombrait pas l'esprit. Mais l'idée que ce terrain était l'un des rares, dans la ville même, à n'avoir jamais subi d'excavatrice en vue de fondations, le faisait trembler d'exaltation. C'est que de 1914 à 1917, la ville était sur la ligne de front. Les soit-disant aryens, avant la lettre, avaient dû en balancer des projectiles...

   - Y'a pas d'raison de r'venir bredouille.

   Il parlait tout seul, à mi-voix.

   Il haletait légèrement à force de modérer sa respiration. Tout son être lui semblait concentré dans sa seule oreille exercée.

   Tout à coup le sifflement attendu retentit. Faible et continu. Après quelques tâtonnements, Momo détermina la position de l'engin. Puis il déposa sa "poêle-à-frire" dans le buisson voisin et se mit à genoux pour creuser à l'aide d'une petite pelle à planter qu'il maniait d'une main précautionneuse. Il procédait par toutes petites pelletées presque horizontales, scrutant la terre découverte. Qu'il palpait, de temps à autre, du bout des doigts. Soudain, la main s'immobilisa.

   - Oh, oh, oh...

   Il se mit à rire doucement.

   Une fois calmé, il prit une large inspiration et s'appliqua à gratter doucement la terre de deux doigts en effectuant un mouvement circulaire. Une partie métallique apparut. Cylindrique, pour ce qu'il en pouvait voir.

   Le rythme de sa respiration devenait plus précipitée encore. Pètera ou pètera pas ? Il rêvait souvent d'une explosion, comme à la télé, tonitruante, qui le soufflait vers le ciel, ses membres violemment tiraillés vers l'extérieur. Tout devenait rouge, les nuages, le ciel... Et il ouvrait un oeil sur la crasse d'un oreiller mouillé de sueur.

   Il fit un faux mouvement, déplaçant plus de terre qu'il n'aurait voulu : il était parvenu à l'extrémité du petit cylindre. Il rencontra alors une partie dure placée plus profondément, gratta horizontalement en s'écartant de la portion qui effleurait... c'était un manche fixé au cylindre : une grenade à manche !

   Malgré l'excitation qui faisait trembler ses mains, il s'efforça à des mouvements lents. Jusqu'au moment où il put enfin la saisir. Doucement, très doucement, il la souleva hors de sa mini-tranchée, se servant de ses deux mains.

   Un klaxon lointain sembla saluer l'extraction.

   - Tiens, voilà du boudin...

   Il avait chanté à voix basse puis eut un rire nerveux comme ont parfois les enfants.

   Bientôt l'arme, roulée dans un grand chiffon, disparut dans la besace. Le trou fut rebouché avec soin.

   Encouragé, Momo ramassa son détecteur de métaux et reprit sa lente exploration du sol. Au bout d'un petit moment, il commença à ressentir ce mal derrière les épaules qu'il connaissait bien. Il allait s'octroyer une pause quand un sifflement assez intense se fit entendre.

   - Et de deux...

   Il procéda comme précédemment pour localiser l'engin avec précision. A l'évaluation du bruit émis, ce devait être une belle bête !

   Mais il interrompit brusquement sa recherche : il y avait quelqu'un dans le parc. Dans cette partie du parc. Il s'accroupit, scrutant les ténèbres atténuées par un croissant de lune. Il ne parvenait pas à situer l'intrus.

   Alors, assurant sa "poêle-à-frire" dans sa main droite, il saisit de l'autre une corne de la besace pour l'empêcher de bringuebaler et il détala, cassé en deux.

   Dix mètres plus loin, il s'arrêta derrière un taillis. C'est alors qu'il repéra une ombre qui s'approchait à l'abri des arbustes.

   Momo, sans faire de bruit, glissa le détecteur sous le buisson.

   L'autre était à quelques mètres.

   - Sors de là, Toto !

   C'était l'homme aux cheveux noirs ondulés, plaqués sur le crâne. Il arborait son demi rictus.

   - Où tu t'crois ? Qu'est-ce que tu cherches, ici ?

   - Mais rien... Je cherche... le calme, c'est tout...

   Momo s'était redressé, les mains vides.

   - T'es sûr de ça ?

   - Ben, oui.

   - Tu t'fous de moi ? cracha durement l'homme.

   - Ben, non.

   - C'est pour ça que tu t'es tiré ?

   - M'avez fait peur.

   L'homme s'avança à un mètre du petit Momo :

   - Qui t'envoie ?

   - Oh, ben, personne !

   Le cri jaillit, sincère.

   - Ici, tu es dans les jardins du casino, bouclés, interdits la nuit. Comment t'es entré ? Pas par la porte principale, c'te blague !

   - Ben non.

   - Tu t'es fait la grille ? Tu connais Monsieur Sandrolimi ? le Directeur du casino ? Il fait pas de cadeaux !

   - J'ai pas fait d'mal !

   - Lui, il va t'en faire... Tu veux pas qu'il appelle les gendarmes, des fois ?

   - Y m'connaissent les gendarmes...

   Momo faisait tout pour accentuer son côté bonasse. Il y ajoutait un peu de crainte, sans trop de se forcer.

   - Et ça, tu connais ?

   L'homme avait relevé un pan de sa veste, montrant la crosse plate d'un pistolet automatique passé dans la ceinture du pantalon.

   Momo scrutait sans rien voir.

   L'homme dégaina la pistolet et l'arma.

   - Alors, t'as mis au point, ça y est ?

   Le bruit métallique fit courir un frisson entre les omoplates de Momo.

   - Recule, Toto.

   Momo obéit, lentement pour ne pas trébucher. Quand il le vit éloigné de plusieurs mètres, l'homme éleva l'arme. La flamme éclaira violemment les arbustes voisins. Sans véritable détonation. La balle s'était fiché dans la terre, à vingt centimètres des pieds de Momo.

   - Fous l'camp !

   Momo fit demi-tour vers la grille.

   - Ne r'viens jamais ! T'entends ? Jamais !


 

   Momo se retrouva dans la rue sans trop savoir comment, le coeur pantelant, stupéfait de sa vélocité. Il tourna dans la première voie pour s'adosser à un mur.

   - Ces gens du casino sont des... des gangsters... des crapules... des tueurs !

   Il hoquetait d'indignation.

   - De quoi qu'ils ont peur... ?

   Il était quand même bien décidé, plus avant dans la nuit, à récupérer sa "poêle-à-frire".

  
 

 Pour commander "Une morale à cochons" =

 
 



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